Entre 1895 et 1919, max weber publie des textes politiques suscités par une réalité immédiate : le développement et l'économie de l'état national allemand, les révolutions russes, le passage de l'allemagne impériale à un régime parlementaire et démocratique. discours, articles de journaux, contributions à des revues spécialisées se multiplient et se répondent, dictés par l'occasion, l'urgence, la nécessité.analyste critique de statistiques officielles, historien et sociologue à la fois objectif et partisan, érudit polyvalent, spécialiste de la ville, de la terre, de l'économie, de la politique, des religions, de l'éthique, de l'administration, de la domination, max weber déplie logiquement ses analyses et construit patiemment ses méthodes et ses objets. certaines de ses analyses sont pionnières. il suffit d'évoquer les concepts de « distinction », d'« habitus », de « crédit » accordé selon des critères culturels pour comprendre ce que la sociologie française contemporaine doit à ces écrits que les non-germanistes n'ont jamais lus. ces analyses questionnent inlassablement les relations de pouvoir, de domination et d'hégémonie, dans les champs politiques, sociaux, démocratiques et culturels. elles articulent nation et puissance mondiale, démocratie, bureaucratie et représentation parlementaire, états fédérés et pouvoir fédéral, capital productif et capital spéculatif, économie dirigée et libre entreprise en temps de paix et en temps de guerrele style, les concepts, les référents, les démonstrations de max weber ne sont ici, comme dans ses autres écrits, pas simples. un siècle après leur transcription, il est grand temps de donner à lire au public français, dans une langue fluide, leur indispensable complexité.